Les origines du blues : L’impact de l’esclavagisme sur la naissance d’une musique

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Plus qu’une musique, « le blues c’est un état d’âme ».

Mance Lipscomb (1895-1976), chanteur-guitariste américain de blues.

Le terme blues est une abréviation de l’expression anglaise blue devils : diables bleus, qui signifie idées noires. Genre musical à part entière, le blues est le point de départ de toute la musique afro-américaine. Il a influencé toutes les musiques populaires du XXème siècle : Jazz, country (le blues du blanc), rock, électro… Il a évolué jusqu’à nous sans perdre son âme…

« C’est une musique qui véhicule des émotions simples et sincères, avec à la base ce côté revendicatif qui a traversé les époques et qui interpelle toujours »

Romain Roussoulière (musicien)

Les origines du blues

Le commerce triangulaire

Portrait de Renty, esclave africain, 1850 © CPB Films

Un chant venu d’Afrique

Pendant plus de 300 ans, nous serons près de 22 millions d’Africains vendus ou échangés, par nos frères de sang à des marchands européens sans scrupules, contre des armes, du tissu ou de l’alcool . Cinq millions d’entre nous mourront avant même d’avoir atteint l’Amérique.

Entassés en fond de cale pendant des mois, enchaînés, assoiffés, affamés, fouettés, humiliés, nous n’avons même plus la force de nous rebeller. Seuls les chants de notre terre natale nous accompagnent et nous réconfortent…

L’esclavagisme

Les « work-songs »

Des chants montent des plantations de coton, de canne à sucre et de café. Rythmés par les pioches, repris par des centaines de voix, ils donnent la cadence à nos efforts. Souvent improvisés, ils parlent de nos épouvantables conditions de vie, de notre envie d’évasion. Issus de notre tradition orale, ils nous permettent de communiquer. Ils nous unissent et nous donnent du courage.

Black Betty

Black Betty est un chant de travail afro-américain dont les premiers enregistrements datent de 1933. L’origine et la signification des paroles font l’objet de débats. Historiquement, le « Black Betty » peut faire référence au surnom donné à un certain nombre d’objets : un fusil, une bouteille de whisky, un fouet ou un wagon de transfert pénitentiaire. (Wikipédia)

Les paroles de cette chanson garderont toujours leur mystère et pourtant, à travers les nombreuses reprises, ce chant témoigne, aujourd’hui encore, du courage, de la résistance et de l’endurance de tout un peuple.

Le blues, c’est la mélodie d’un cœur blessé cherchant un moyen de guérir.

Anonyme

version originale

version blues

version hard-rock

version électro-swing

Le Negro Spiritual

Privés de tout, même de notre humanité, nous nous sommes tournés vers Dieu avec simplicité et ferveur. Sur des rythmes venus d’Afrique, tous ensemble, nous avons loué et invoqué le Dieu libérateur de l’Ancien Testament. Et nous avons offert au Monde une musique divine, d’une espérance, d’une beauté et d’une force invraisemblable, une musique libératrice et salvatrice : Le negro spiritual.

Mahalia Jackson (1911-1972), petite-fille d’esclaves

Dieu envoie Moïse en Egypte pour ordonner au pharaon : « laisse partir mon peuple », sinon « je frapperai tous tes premiers-nés ». Mon peuple « ne travaillera plus dans la servitude… Laisse-le partir avec le butin de l’Egypte. »

Chaque mauvaise situation est une chanson de blues qui attend son heure.

Amy Winehouse

La naissance du blues

L’abolition de l’esclavage (1865) et la ségrégation raciale

Je suis né, j’ai grandi et je suis devenu libre dans le delta du Mississipi. J’ai travaillé dur dans les champs de coton. Mon seul véritable espace de liberté était la musique. Je rêvais d’émancipation.

Plein d’espoir, je suis parti vers le nord chercher une vie meilleure, avec comme seul bagage ma vieille guitare aux cordes distendues. En chemin, j’ai rencontré des immigrés européens mais aussi des indiens et des asiatiques, issus comme moi, des minorités pauvres.

Le blues, c’est quand t’as plus un rond et que ta petite amie t’a quitté.

(Joe Cooper)

Je suis bien arrivé à Chicago mais ça ne s’est pas passé comme prévu… Je me suis heurté à la grande dépression et à la ségrégation. Ma déception a été énorme. Ça m’a rendu nostalgique, triste et rebelle…

Et je suis devenu musicien de blues.

Robert Johnson est le premier du Club des 27, la série d’artistes « maudits » morts à l’âge de 27 ans.
La légende raconte qu’il aurait signé un pacte avec le diable, à un carrefour (crossroad), ce qui lui aurait permis de devenir un virtuose du blues. Cependant, Robert Johnson ne serait pas le premier à avoir raconté cette histoire. C’est un autre bluesman, auteur du morceau Canned heat  : Tommy Johnson, qui en serait à l’origine.
(artiste audio.fr, wikipédia)

Les caractéristiques musicales du blues

Le blues est toujours construit de la même façon : 12 mesures à 4 temps que l’on répète indéfiniment sur une gamme pentatonique (5 notes). Cette structure fixe permet aux musiciens de se repérer et d’improviser. Par sa construction simple, en 12 mesures, le blues est devenu le langage universel des musiciens, bien sûr de blues, mais aussi de rock ou de jazz et de toute la musique afro-américaine et même au delà…

La gamme pentatonique (souvent en mode mineur) est couramment utilisée dans la musique asiatique. Pour jouer du blues, on lui ajoute une note dissonante appelée note bleue ou blue note.

Jouée ou chantée avec un léger abaissement (d’un demi-ton au maximum), cette note donne une sonorité particulière, caractéristique du blues. Discordante, venue d’ailleurs, probablement de la musique indienne, elle exprime le côté sombre voir ténébreux du blues.

(Le web pedagogique.com)

Le blues, une source d’inspiration inépuisable

« Né dans le terreau du Sud des Etats-Unis, (…), le blues a connu un destin totalement imprévisible. A l’origine musique ethnique de parias destinée exclusivement aux Noirs, il est devenu, en moins d’un siècle, une des clés de voûte de la musique populaire dans le monde entier. »  Gérard Herzhaft , Extrait de La grande encyclopédie du blues.

Le verre de trop

Tu t’es vu quand tu as bu ? Tu te crois au bout du rouleau alors que tu n’as pas encore touché le fond. Tu es là en train de pleurer sur ton sort. Tu te crois victime de ta propre vie. Tu titubes en plein jour. Pourtant tu sais que je suis blotti dans le fond de la bouteille…

Le mauvais sort

Tu es persuadé que Dieu ne peut rien pour toi, que tu as suivi le mauvais chemin. Tu as tenté le diable, tu croyais aux paradis artificiels. Tu n’est pas trop fier de toi, tu te tournes vers moi mais… je suis ta mauvaise conscience.

Le nom du groupe vient d’une chanson de Muddy Waters, Rollin’ Stone, choisie par Brian Jones. Le blues a toujours été la principale source d’inspiration des Stones.

La fausse note

T’es insomniaque. T’as un boulot dur et mal payé. Tu habites un quartier pourri. Il fait un temps exécrable. Tu connais plein de gens qui sont morts. Tout le monde tire la tronche. T’en as marre. Tu larguerais bien tout mais t’aimes pas le changement. Je suis ton compagnon d’infortune.

Le cœur brisé

Je suis ta plus douloureuse histoire d’amour : ta romance noire qui s’est mal finie. Elle t’a laissé avec le cœur blessé, meurtri mais toujours battant. Elle t’a laissé assoiffé d’amour.

Je suis le blues…

La playlist : Du blues pour nous

Sur Spotify

Sur Deezer

La bande-annonce de O Brother

Dans le Mississippi profond, pendant la grande dépression…

Podcasts

France Culture

Radio Scarpe Sensee

Le blues sur le blog de Marie-Anne

Sources

La source Textes, blog & Rock’N’Roll Bax music Futura sciences
Via edmu.fr Artiste audio L'express
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1 commentaire
  1. Patricia dit

    ❤️❤️❤️❤️❤️❤️

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